
Une colonne de fumée s'élève au dessus de la ville de Gaza après une frappe israélienne, le 2 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Donald Trump a donné vendredi au Hamas jusqu'à dimanche à 22h00 GMT pour accepter son plan de paix pour Gaza, qu'il a présenté comme un accord "de la dernière chance" pour mettre fin à deux ans de guerre dans le territoire palestinien.
Le mouvement islamiste avait annoncé auparavant avoir encore besoin d'"un peu de temps" pour examiner le plan, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit soutenir.
Mais le président américain, qui avait donné mardi au Hamas un délai de "trois ou quatre jours", a fixé vendredi l'heure limite à dimanche 18h00, heure de Washington, soit 22h00 GMT ou 01h00 lundi à Gaza, pour accepter son plan.
"Si cet accord de la dernière chance n'est pas trouvé, l'enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.
Le plan Trump prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus dans la bande de Gaza, le désarmement du Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre, ainsi que le retrait par étapes de l'armée israélienne.
Il prévoit également la mise en place d'une autorité de transition chapeautée par M. Trump et le déploiement d'une force internationale.

Des déplacés palestiniens à bord d'une camionnette à Nousseirat, le 2 octobre 2023 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
L'attaque du Hamas a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l'armée israélienne.
En riposte, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans le petit territoire assiégé, qui a fait 66.288 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.
- "Lieux de mort" -
Selon la Défense civile de Gaza, des frappes israéliennes ont fait au moins 49 morts vendredi, dont 31 à Gaza-ville.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas répondu.
Israël a lancé le 16 septembre une offensive sur cette ville du nord du territoire, qu'elle présente comme le dernier bastion du Hamas, poussant des centaines de milliers de personnes à fuir vers le sud.
Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s'installer dans ce qu'elle qualifie de "zone humanitaire" à Al-Mawasi, sur la côte.
Mais les Nations unies ont assuré qu'il n'existait pas de refuge sûr à Gaza, qualifiant de "lieux de mort" les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud.
"L'idée d'une zone de sécurité dans le sud est une farce", a déclaré depuis Gaza James Elder, porte-parole de l'Unicef.
- "Points de préoccupation" -
Soutenu par plusieurs pays arabes et occidentaux, le plan de paix américain est truffé de zones d'ombre, notamment sur le calendrier du retrait israélien et le cadre du désarmement du Hamas.

Camp de déplacés palestiniens à Khan Younès,d ans le centre de la bande de Gaza, le 2 octobre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du Hamas, a indiqué que le "plan comporte des points de préoccupation".
Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l'AFP que le mouvement "souhaitait amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion" de ses membres.
Une autre source proche des négociations en cours à Doha a fait état d'avis divergents au sein du mouvement.
Les médiateurs du Qatar "vont mettre la pression au Hamas pour qu'il donne une réponse positive, même s'il n'accepte pas l'intégralité du plan", a déclaré à l'AFP Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil européen des relations internationales.
"Il ne s'agit pas seulement de convaincre la direction du Hamas à Doha, mais aussi celle de Gaza, ainsi que ses membres et combattants" sur place, a-t-il estimé.
Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, "la situation est catastrophique", a affirmé Adnan Abou Hasna, un représentant local de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
"Des dizaines de milliers de Palestiniens sont contraints à des déplacements répétés qui coûtent extrêmement cher et l'accès à la nourriture et à l'eau reste limité", a-t-il ajouté.
Amnesty International a condamné des "déplacements massifs" dus à l'offensive sur Gaza-ville, ajoutant que des centaines de milliers de Palestiniens étaient contraints de se réfugier dans des "enclaves surpeuplées dans le sud".
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